Carnet de bord - mission loup/élevage

L'idée par la pose des colliers chez l'éleveur est simple : gagner du temps entre deux attaques pour mettre en place, après demandes de subventions, des moyens de protection permanente. (L'introduction de chiens de protection sur cette exploitation n'est malheureusement pas envisagée pour plusieurs raisons techniques et aussi humaines. Nous rappelons aussi qu'avant même d'introduire un chien de protection dans un troupeau, il faut que la clôture soit étanche, donc un investissement à prendre en compte aussi). 

Suite à l'attaque, nous sommes contactés en urgence par France 3. Nous acceptons de nous déplacer chez l'éleveur pour parler notamment des moyens de protection. Durée sur place : plus d'une heure avec plusieurs prises et sujets d'échanges. Durée à la télévision : 25 secondes !

Sans étonnement, lors du montage pour le reportage, des coupures ont été effectuées par France 3. A la suite du visionnage, l'orientation du montage et de notre message laisse penser que les clôtures pour protéger les troupeaux ne sont pas efficaces. Ce pseudo constat est entièrement faux. Si en France, aucune clôture n'avait été mise en place pour protéger les troupeaux, les dégâts seraient bien plus importants... Ceci-dit, il y a "clôture" et "clôture"... 

A la suite du reportage, que ce soit des structures mais aussi des personnes "PRO" ou "ANTI" loup se déchainent sur les réseaux sociaux et chaines de vidéos. Pire, le message bancal du reportage est amplifié et déformé et sort complètement de la réalité. 

Suite à l'attaque, le constructeur des C.A.L a été informé et plusieurs échanges techniques ont eu lieu. Nous continuerons de travailler avec cette entreprise pour partager nos retours de terrain afin de les aider à améliorer leurs colliers...

Nous précisions qu'un autre individu que celui ayant attaqué le troupeau de l'éleveur aurait pu se comporter différemment avec une possible fuite à l'approche du collier. L'espèce loup se compose de plusieurs individus loups avec des comportements propres à chacun.

Comme nous le mentionnons à chaque fois (même pour le reportage mais cela a été coupé au montage), il important de faire la distinction entre les mesures d'effarouchement et les moyens de protection comme les chiens, clôtures et gardiennage (personne qui reste avec le troupeau pour le surveiller). 

Un effaroucheur comme le collier ultrasons n'a absolument pas vocation à se substitué à un chien ou une clôture.

Un effaroucheur à pour vocation :

• à mettre en place un dispositif d'urgence pour essayer d'éviter une nouvelle attaque le temps que des moyens de protection soient mis en place sur une ou plusieurs parcelles ;
• à être un complément à des moyens de protection pour accroitre la dissuasion face à un loup ;
• dans le cas d'un pâturage temporaire (parcelle pâturée par un petit troupeau pendant quelques jours), il peut-être envisagé de placer un effaroucheur pour éviter d'investir dans des moyens de protections couteux.

Nous rappelons qu'il existe un plafond de subventionnement des moyens de protection en fonction des exploitations.

Comme on le constate sur la vidéo ci-dessus, le loup est capable de franchir des clôtures de 90cm et au moins jusqu'à 120cm. Nous sommes persuadés qu'une clôture efficace doit au moins mesurer 140cm de haut.

Sur le terrain, des filets ou clôtures à plusieurs fils de seulement 90cm de haut permettent surtout de garder le bétail mais pas de protéger du loup.

Bien entendu, quitte à placer des clôtures basses, il faut compenser la faible hauteur par une électrification haute (plus de 7000 volts) et plusieurs Joules (en fonction du linéaire à électrifier). Ou alors, compter sur les chiens de protection en plus des clôtures basses...

Nous en profitons pour remercier tous ceux et celles qui nous soutiennent dans notre travail de terrain (personnes, entreprises, élus, DREAL AURA, Fondations, Région, etc.). Il est important de ne pas s'arrêter à quelques secondes d'un trop court reportage aux informations partielles. Nous serons aussi bien plus vigilants la prochaine fois dans nos propos qui pourraient être tronqués... Continuons à travailler dans la Voie du milieu.

Constat assez triste : 2 jours avant l'attaque et ce reportage de France 3, un autre reportage de France 3 avait mis notre travail en avant avec notamment l'OFB et les éleveurs. Celui-ci n'est plus disponible et n'a pas été partagé sur YouTube. Plus constructif, moins polémique donc pas de buzz médiatique... 

Clap de fin pour nos participations au 26ème festival de Montier-en-Der et le festival de Conflans-en-Jarnisy. Deux évènementiels avec son lot de rencontres et riches échanges au sujet du loup et de l'élevage. En 2024, nous proposerons de nouvelles conférences sur le sujet. N'hésitez pas à nous suivre sur notre page Instagram : mnespeces

Nous étions à la 425ème foire agricole de Poussay. Ce fut encore de riches échanges autour du retour du loup et la protection des troupeaux. Stand plutôt animé sur le sujet ! :) 

+ de 120 000 visiteurs sur la Foire !

Lui, c’est Rasco ! Il est né en Savoie mais c’est dans la Drôme qu’il va accomplir sa mission : protéger les animaux d’élevage lors des attaques de prédateurs.

Des chiens de protection de troupeaux comme lui, il y en a aujourd’hui plus de 5 000 en France et leur nombre augmente chaque année notamment pour faire face à l’expansion des grands carnivores sauvages. On les retrouve évidemment en alpages, mais aussi désormais au sein des troupeaux à proximité des villages ou en zones périurbaines.

Mettre en place et maintenir des chiens de protection efficaces et adaptés à leur environnement de travail demande des savoirs et savoir-faire bien spécifiques. 

Accompagnés par des membres du réseau “chiens de protection” de l’Institut de l’Elevage, nous partons sur les routes de France à la rencontre d’éleveurs et de bergers pour comprendre et échanger sur la manière dont ils élèvent, mettent en place et gèrent au quotidien leurs chiens de protection, dans un contexte où ils cohabitent avec d’autres usagers du territoire.

Pour commencer, nous vous souhaitons une belle année 2022 avec Force, Joie et Santé. 

Participation à la 423ème Foire de Poussay fin octobre avec plus de 100 000personnes, mise à jour de nos fiches techniques, élaboration de nouveaux projets pour 2022. La liste de nos actions passées en 2021 et celle à venir est longue mais promis, nous revenons prochainement vers vous sur ce carnet de bord pour vous partager quelques informations. 

A très bientôt,

 L'équipe loup/élevage de MNE

La page des restitutions des Rencontres Transfrontalières a été mise à jour aujourd'hui avec l'ajout de la restitution du fil des discussions + les réponses à certaines questions.  

Pour accéder à la page "Rencontres Transfrontalières", n'hésitez pas à en faire la demande en nous contactant ou en contactant l'association Encore Eleveurs Demain. 

Les 16 et 17 septembre derniers, notre chargé de missions a été se former sur le sujet de la laine. Formation organisée par le le Parc naturel régional de Lorraine qui est engagé dans le programme de coopération européen DEFI-Laine « Développement d’une filière de valorisation de la laine sur le territoire de la Grande Région ».

"Actuellement, la laine produite en Grande Région est majoritairement exportée à bas prix et transformée en Asie. Cette matière première est devenue un coût pour les exploitations ovines et la valeur ajoutée apportée par sa transformation échappe au territoire. Ces constats concourent à mettre en difficulté la filière ovine, pourtant nécessaire à notre alimentation, à la préservation de la biodiversité et à l’entretien des paysages."

Ce fut l'occasion de rencontrer de nouveaux éleveurs et d'intégrer le sujet du loup aux discussions ; des journées plus qu'enrichissantes ! 

Le magazine de reportage "Enquêtes de Région" s'intéresse aux "Drôles de bêtes" de la région Grand Est. Cette fois-ci, ça concerne le retour du loup.

" [...] Il existe aussi des éleveurs favorables à une cohabitation avec le loup. C’est le cas de Franck Müller, président de l’association Encore éleveurs demain, qui travaille en étroite collaboration avec Sébastien Lartique, chargé de mission "Loup-faune Meuse nature environnement". Ensemble, ils travaillent sur les mesures de dissuasion qui permettraient de protéger les troupeaux. L’un apporte son point de vue d’éleveur, l’autre son point de vue de défenseur de l’environnement. Un travail complexe qui demande de l’ingéniosité puisque le loup est un animal très intelligent qui sait déjouer les protections." France 3.

Notre avis : une fois encore, nous sommes déçu du message qui est perçu dans ce reportage. Nous avons, avec l'association Encore Eleveurs Demain, mobilisé une matinée pour France 3. Une grosse matinée pour 3 mins à peine de reportage. Difficile avec ce temps d'apporter des éléments constructifs. Une fois encore, l'information présente d'un côté les écolos pro loups et de l'autre les anti-loups ; une dualité pour faire simple sans avoir besoin de creuser et nuancer le sujet.

Une précision par rapport à ce qui est dit dans le reportage ; l'association EED n'est pas spécialement pour la "cohabitation" avec le loup. Cette association d'éleveurs (tout comme notre association) fait le distinguo entre un loup qui attaquerait trop souvent les troupeaux (spécialisation sur les brebis) et un loup qui attaquerait que très rarement les troupeaux domestiques (loup plutôt spécialisé dans la chasse de la faune sauvage comme c'est le cas avec le loup du sud Meusien/nord Haute-Marne). 

Plus d'infos : https://www.encore-eleveurs-demain.org/ 

Les Rencontres transfrontalières sur le loup et les activités d’élevage en plaine étaient organisées les 22 et 23 avril à la Cité des Paysages, Colline de Sion (54), à l’initiative de Franck Müller, éleveur, fondateur de l’association Encore Eleveurs Demain & du naturaliste Sébastien Lartique de Meuse Nature Environnement. Durant deux jours, des paysans, des bergers, des écologues, des spécialistes des clôtures et des chiens de protection, des éthologues, des enseignants… de France mais aussi de Suisse, de Belgique, d’Espagne ont échangé dans un climat serein et courtois sur le sujet du loup et de l'élevage en plaine.

Des résumés pour les nombreuses interventions seront bientôt publiés sur notre site internet dans la futur rubrique "Rencontres". 

Cela fait un petit moment que nous n'avons pas partagé quelques nouvelles. Que s'est-il passé depuis le 1er octobre ? 

Voici quelques éléments : 

• le loup de la plaine Saint-Amond qui était présent sur les secteurs de Colombey-les-Belles / Neufchâteau a disparu depuis le 25 juin 2020 (absence d'indices de présence). Néanmoins, l'arrêté de tir de prélèvement de cet individu disparu était toujours d'actualité au 15 novembre. Cet arrêté pourrait être reconduit pour décembre...  
• le loup du nord de la Haute-Marne et sud Meuse, est toujours présent, bien qu'il soit discret et plutôt spécialisé sur la chasse de la faune sauvage et non des troupeaux domestiques (dernière attaque sur troupeau qui date début novembre). Cet individu a été photographié par un éleveur de Haute-Marne. L'information ici. 
• L'association poursuit son travail de surveillance du loup sur le territoire. En parallèle, nous profitons du confinement pour avancer dans la rédaction de nos fiches techniques, les rapports des suivis des mesures de protection/expérimentation et d'autres documents.

De nouvelles attaques ont eu lieu les 3 et 5 Août 2020. Pour le coup, ce n'est pas le loup "cause du loup écarté". Une autre attaque a eu lieu dans le secteur de Bonnet (55) le 9 Août dernier. S'agit t-il du même individu que celui de la ZPP Saint-Amond ? D'un autre ? Quoi qu'il en soit, depuis le 12 juillet, nous n'avons plus de nouvelle du loup de la ZPP Saint-Amond ; loup que nous avions régulièrement en vidéo...

Peu de nouvelles, mais beaucoup de terrain ! En ce moment les grosses journées s'accumulent : entre l'entretien des clôtures électriques à 6 fils, la pose de filet électrique de protection ou encore la relève hebdomadaire des pièges vidéo, les journées sont chargées ! Une nouvelle expérimentation sur les filets électriques a été mise en place, afin de faire un suivi en parallèle des clôtures à 6 fils. Durant cette saison, les travaux d'entretien de clôture sur les parcs sont nombreux et l'équipe de MNE s'efforce de faire le maximum pour fournir de l'aide aux éleveurs.

Depuis 2018, nous participons aussi au suivi des chiens de protection dans le cadre du travail réalisé par l'association V.I.E. Aujourd'hui nous avons procédé à plusieurs tests qui seront décortiqués pour en apprendre plus sur le comportement du chien de protection qui a été introduit en 2018 dans un troupeau de brebis de la plaine vosgienne. 

Ce travail est réalisé en partenariat avec l'association Encore Éleveurs Demain, des éleveurs et éthologues (dont V.I.E). 

Une mise à jour est en cours sur le site Internet de la mission loup/élevage. Nous venons de créer cette page "carnet de bord" pour partager avec vous des informations plus régulièrement.

Dernièrement, notre association et l'association Encore Éleveurs Demain avons effectué une visite de terrain aux côtés de l'ENSAIA. Cette visite de terrain est effectuée dans le cadre de la mission proposée par le parc naturel régional de Lorraine qui a pour objectif d'étudier la vulnérabilité des troupeaux face à la prédation sur les espaces naturels spécifiques des côtes de Meuse.

En parallèle de ce travail, nous poursuivons notre mission sur le territoire de la plaine Lorraine en étudiant certaines mesures de dissuasion et autres expérimentations.